Des comptines pour éveiller les enfants
Tranche d’âge : de 0 à 3 ans
Les comptines sont les premières histoires que l’on raconte aux enfants. Ces histoires chantées et rythmées se jouent avec le corps. Marie-Claire Bruley, psychologue, qui a enseigné la littérature jeunesse, explique que les bébés prennent beaucoup de plaisir à découvrir ces récits qui jaillissent de leur propre corps. Grace aux comptines, le tout-petit découvre joyeusement les différentes parties de son corps. Elle insiste sur le fait qu’il s’agit plus de ressenti que d’apprentissage.
Les comptines, un échange joyeux avec les enfants
Quand on chante des comptines, on partage un moment d’échange privilégié avec un tout-petit, on est totalement disponible. On peut s’installer face à lui pour chanter et mimer les gestes de la comptine. Il nous suit du regard, il sourit. Et à sa façon, il répond à cette présence qu’on lui offre. Dans l’interaction qui se joue au moment où l’on chante, le tout-petit perçoit la joie que l’on éprouve à le voir s’éveiller, sourire et puis rire.
En grandissant, le bébé va imiter les gestes en miroir. Certaines comptines permettent aux enfants de découvrir toutes sortes de gestes, plus ou moins faciles à reproduire. Quand on chante « Tourne petit moulin », on commence par faire tourner ses mains, souvent les petites mains s’emmêlent – ce qui est peut-être source de rire. La suite de la comptine invite à tape dans ses mains. Et puis on croise les pouces pour imiter les ailes de l’oiseau qui se déploient – là encore ce n’est pas facile, puis enfin on fait nager le petit poisson…
Quand on ne connait pas l’enfant, on peut commencer en chantant et en faisant les gestes face à lui. Petit à petit, à mesure qu’on l’apprivoiser, on peut s’approcher. Par exemple, si mieux vaut commencer à chanter « La souris traine sa queue » sur sa propre main, avant de proposer au tout-petit de jouer sur sa main : « Celui-ci l’a vu, celui-ci l’a entendu, celui-ci l’a fait cuire, celui-ci l’a mangé, et le petit glinglin qui rentre du moulin, il a très faim ! ».
Les comptines accompagnent naturellement les soins. Ainsi, les moments où l’on change le bébé sur la table à langer ou après le bain quand on le sèche peuvent être l’occasion de chanter. Elles permettent aussi aux grands frère(s) et sœur(s) de jouer avec le plus jeune. Ils s’amuseront à planter les choux ensemble avec le doigt, le nez, le pied, mais aussi à faire danser les marionnettes puis les faire disparaitre derrière leur dos… C’est l’occasion de nouer de la complicité entre le bébé et les enfants plus âgés.
La transmission des comptines
Les comptines voyagent de génération en génération. Les grands-parents sont ravis d’échanger ainsi avec leurs petits-enfants. Cela fait partir du patrimoine familial que l’on a plaisir à transmettre. Comme pour les autres formes de littérature orale, les paroles évoluent au fil du temps.
La comptine est un jeu de langage, elle joue avec les mots. Les sons comptent plus que le sens. En grandissant, les enfants vont à leur tour chanter les comptines, se les approprier, avoir les paroles plein leur bouche !
Désormais les comptines ne sont plus seulement un genre oral, on peut trouver des recueils de comptines. La maison d’édition Didier Jeunesse propose notamment de très jolis albums illustrés pour retrouver les paroles des comptines traditionnelles. Les comptines continuent à changer, on peut inventer de nouveaux couplets. C’est une forme qui invite à jouer.
Et vous, quelles comptines aimez-vous chanter avec les enfants ?